LE MAUVAIS PASSANT

d’après 3 nouvelles de Guy de Maupassant
Mise en scène : Stéphanie Wurtz
Adaptation : François LIS

Un comédien accueille le public et introduit le spectacle en donnant de funèbres raisons à cette adaptation théâtrale.

Il incarnera, par la suite, différents personnages, rencontrés dans trois nouvelles éditées dans les journaux de l’époque :

Le breton grivois, Georges Kervelen, de “La Patronne“,
le dandy cynique, Joseph de Bardon, des “Tombales
et le fou nécrophile de “La Chevelure“.

Trois personnalités complètement différentes.
Trois facettes d’un même auteur :

Guy de Maupassant.

Close-up Photo of Brown Wooden Hour Glass

Durée

60 minutes

Décor

Une table, une chaise, une malette, trois journaux et quelques postiches.

Costumes

Historiques et évolutifs, par Aline GOBERT

Green Laser

Genre

Balade Schizophrénique pour un homme seul.

Distribution

François LIS

Le directeur de compagnie

Extrait

Georges Kervelen : “Madame Kergaran avait quarante ans environ. Elle était forte, très forte, parlait d’une voix de capitaine instructeur et décidait toutes les questions d’un mot net et définitif. Sa demeure tout étroite, n’ayant qu’une seule ouverture sur la rue, à chaque étage, avait l’air d’une échelle de fenêtres, ou bien encore d’une tranche de maison prise en sandwich entre deux autres. La patronne habitait au premier avec sa bonne ; on faisait la cuisine et on prenait les repas au second ; quatre pensionnaires bretons logeaient au troisième et au quatrième. J’eus donc les deux pièces du cinquième…”

Joseph de Bardon : “Et puis, j’aime aussi beaucoup les cimetières, parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitées. Songez donc à ce qu’il y a de morts dans ce petit espace, à toutes les générations de Parisiens qui sont logés là, pour toujours, troglodytes définitifs enfermés dans leurs petits caveaux, dans leurs petits trous couverts d’une pierre ou marqués d’une croix, tandis que les vivants occupent tant de place et font tant de bruit, ces imbéciles…”

Le Fou : Le passé m’attire, le présent m’effraie parce que l’avenir c’est la mort. Je regrette tout ce qui s’est fait, je pleure tous ceux qui ont vécu; je voudrais arrêter le temps, arrêter l’heure. Mais elle va, elle va, elle passe, elle me prend de seconde en seconde un peu de moi pour le néant de demain. Et je ne revivrai jamais… Mais je ne suis pas à plaindre. Je l’ai trouvée, moi, celle que j’attendais; et j’ai goûté par elle d’incroyables plaisirs.